L’ambiance était à la fois bienveillante et lucide lors de la table ronde organisée par France Travail, animée par Pascale Refeyton, conseillère « Cadres et Jeunes diplômés ». Trois intervenantes, aux parcours riches et complémentaires, ont prêté leur voix et leur expérience à une génération en quête de repères : Alexandra Troubetzkoy, administratrice déléguée de l’APACOM et consultante en communication internationale ; Leslie Herrera, experte en stratégie digitale et webdesign ; et Marie-Laure Mazet, fondatrice du Studio Sherpa, graphiste et webdesigneuse. Cette rencontre s’inscrivait dans un contexte exigeant : en Nouvelle-Aquitaine, le taux de chômage s’élève à 6,8 % au deuxième trimestre 2025 et les métiers de la communication figurent parmi ceux où l’insertion professionnelle demeure fragile, selon les données régionales de France Travail. Dans cette réalité complexe, les échanges ont offert aux jeunes communicants présents une belle lueur d’espoir.
LA recherche d’emploi : unE DEMARCHE ENGAGEANTE
Les jeunes diplômés présents ont exprimé leurs doutes : candidatures sans réponse, stages/alternances peu valorisés, inquiétudes face à un marché saturé. Alexandra Troubetzkoy a tenu à rappeler que la recherche d’emploi ne doit jamais être passive. « Chercher un emploi, c’est un emploi », a-t-elle affirmé, en insistant sur l’importance de la régularité, du lien et du cœur dans cette démarche.
Pour elle, les outils numériques, notamment LinkedIn, sont incontournables : non pour se vendre à tout prix, mais pour « montrer qu’on existe, qu’on pense, qu’on agit ». L’enjeu n’est pas tant d’avoir un profil parfait que d’incarner une personnalité professionnelle authentique.
eNTRE AUDACE, SPECIALISATION ET ADAPTATION : LES VOIES DE LA DIFFERENCIATION
La discussion a mis en lumière l’importance de se positionner avec justesse dans un univers où la polyvalence est à double tranchant. Marie-Laure Mazet a évoqué son choix de se spécialiser dans l’économie sociale et solidaire : une orientation qui, selon elle, « donne du sens à [sa] pratique et attire des clients partageant les mêmes valeurs ».
À l’inverse, Leslie Herrera a plaidé pour l’ouverture à des métiers connexes, dans un esprit d’agilité : « Les communicants doivent valoriser leurs compétences transversales et oser sortir des sentiers battus. » Elle a cité l’exemple d’une jeune diplômée recrutée par L’Équipe après avoir réalisé une candidature vidéo où elle se mettait en scène comme journaliste du journal : preuve qu’un CV disruptif peut faire la différence.
Mais cette adaptabilité ne signifie pas renoncer à la rigueur intellectuelle. Lorsque la conversation a dérivé vers les inquiétudes suscitées par l’intelligence artificielle, Alexandra Troubetzkoy a replacé le débat : « On recrutera des gens qui pensent, qui réfléchissent, qui domptent les IA et les font travailler pour eux. Le problème, c’est que les plus jeunes, en particulier les jeunes étudiants d’aujourd’hui, font parfois l’inverse : ils laissent l’IA penser à leur place, et finissent par se faire dompter par elle. » Une mise en garde lucide qui a fait écho à bien des visages dans l’assistance.
L’apacom : reseau, entraide et ancrage territorial
Au-delà des conseils pratiques, la table ronde a illustré la force du collectif.
Alexandra Troubetzkoy a invité les participants à rejoindre l’APACOM, rappelant que l’association constitue « bien plus qu’un réseau : un lieu d’entraide, d’échanges et d’opportunités concrètes ». Avec Catherine Sarnow, elle copilote la commission APACOM Connexions, un dispositif dédié aux adhérents en recherche d’emploi. Cette initiative complète l’action de France Travail et/ou de l’Apec sans s’y substituer : elle propose des ateliers de réseautage, des retours d’expérience et des conseils stratégiques pour mieux se positionner dans un marché en mutation. La présence de l’APACOM à cette table ronde n’était donc pas symbolique, mais stratégique. Cela témoigne de la volonté de soutenir les jeunes talents, de nourrir les liens entre professionnels et institutions, et de rappeler que la communication est une discipline vivante, porteuse de sens et d’impact.
Cette matinée a offert bien plus qu’un échange : un souffle d’espoir, une feuille de route, et la démonstration que l’écosystème néoaquitain, avec l’APACOM en son cœur battant, continue d’accompagner, de fédérer et de donner confiance à celles et ceux qui feront la communication de demain.
Article rédigé par Alexandra Troubetzkoy