De la création graphique à la stratégie de communication, le parcours de Mathieu illustre une vision globale et passionnée du métier. Fondateur de Da Viken Studio et Directeur de Création chez Collectiv’image, il conjugue créativité, pédagogie et engagement local pour donner du sens et de l’impact à la communication.
Racontez-nous votre parcours…
Après un BEP Préparation à la Forme Imprimante et une première expérience en création graphique dans l’imprimerie, j’ai poursuivi mes études avec un BTS Communication Visuelle à Bordeaux puis un Master en Stratégie et Politique de Communication.
De 2010 à 2013, j’ai cofondé et cogéré l’agence Creative Street, où j’ai piloté des campagnes de communication 360° (direction artistique, webdesign, street marketing, audiovisuel) et co-présidé la commission communication du Club des Entreprises de Mérignac.
En 2014, j’ai rejoint l’agence B52 Communication comme Directeur Artistique, renforçant ma maîtrise technique et créative.
En 2015, j’ai intégré le Sport Athlétique Mérignacais comme Chargé de l’Univers Graphique, assurant jusqu’en 2022 la cohérence de l’identité visuelle des 28 sections sportives et développant une vision globale de la communication.
Fort de ce parcours, j’ai fondé Da Viken Studio en 2022, un studio graphique dédié au sport. Depuis fin 2023, mon activité s’articule autour de trois pôles :
Da Viken Studio : création graphique print, digitale et audiovisuelle pour le monde du sport ;
Collectiv’image : Directeur de Création d’une agence de communication publique, rôle nourri par mon engagement d’élu municipal ;
ESARC & ESG Sport Bordeaux : enseignant en communication, sport digital et sport business (BTS, Bachelor 3, Mastère).
Cette évolution m’a conduit à communiquer sous mon nom propre afin de refléter ma polyvalence et ma vision globale du métier : www.martinmathieu.fr.
Qu’est-ce qui vous passionne dans la communication ?
Ce qui me passionne profondément, c’est d’allier création graphique et vision stratégique.
Je ne me contente pas de créer de beaux visuels, je m’attache surtout à comprendre les enjeux de mes clients et à concevoir des solutions qui répondent concrètement à leurs objectifs. J’aime cette position d’extension créative de l’équipe de mes clients. Plus qu’un simple prestataire qui exécute des demandes, je m’intègre à leurs projets avec une approche humaine, créative et stratégique. C’est cette proximité qui me permet de proposer des solutions vraiment alignées avec leurs besoins. Et puis il y a la transmission. Former les futurs communicants, les voir progresser, comprendre les fondamentaux et développer leur propre vision créative, c’est extrêmement gratifiant. Cette dimension pédagogique nourrit aussi ma pratique professionnelle : enseigner, c’est aussi continuer d’apprendre. Dans cette même logique, je me forme régulièrement : certifications Adobe Photoshop, Motion & Video Designer, Sciconum…
Quel serait l’évènement / l’élément marquant dans votre carrière de communicant ?
Sans hésiter, mon passage au Sport Athlétique Mérignacais a été fondateur. Quand je suis arrivé, seules 6 sections sur 28 collaboraient avec le siège. Un an après, nous en étions à 21. Ce résultat n’était pas juste une question de création graphique (même si elle est importante) mais surtout de compréhension des enjeux de chaque section, de création de lien, de pédagogie et d’accompagnement. J’ai appris là-bas que la communication, c’est avant tout du relationnel et de la stratégie au service d’objectifs concrets. Le moment le plus marquant de cette période ? Notre sélection en finale des Trophées Sporsora en 2018 (catégorie coup de cœur). J’avais piloté la refonte graphique complète et la redéfinition de l’identité de marque du club. L’objectif était ambitieux : moderniser l’image du SAM et l’imposer comme une référence de la pratique sportive en Nouvelle-Aquitaine, dans un contexte de concurrence accrue du sport professionnel et de baisse des subventions publiques. Les résultats ont été au rendez-vous : +26% de partenariats financiers, une notoriété accrue et un rayonnement élargi du club. Cette reconnaissance nationale nous a prouvé qu’un club omnisports amateur pouvait rivaliser en matière de communication avec des structures professionnelles. La créativité sans stratégie, c’est joli. La stratégie sans créativité, c’est fade. Les deux ensemble, ça marche !
Comment envisagez-vous l’avenir des métiers de la communication / de votre métier ?
Je suis convaincu que l’avenir de nos métiers passe par la polyvalence et l’hybridation des compétences. Les frontières entre print, digital, audiovisuel, stratégie et formation deviennent de plus en plus poreuses. Les clients ne cherchent plus des exécutants spécialisés sur une expertise unique, mais des partenaires capables d’avoir une vision 360° de leur communication : en somme être un réel couteau-suisse ! Pour ma part, je continue d’investir dans ma formation continue. Rester en veille, tester, expérimenter, partager. Et surtout, cultiver cette posture de créatif stratège plutôt que de simple prestataire technique. L’IA et les nouveaux outils vont continuer à transformer nos pratiques.
Mais je pense que cela va paradoxalement renforcer la valeur de l’approche humaine, stratégique et conseil. Les outils permettront d’aller plus vite sur l’exécution, mais la vraie différence se fera sur la capacité à comprendre les enjeux, à poser les bonnes questions et à proposer des solutions pertinentes et différenciantes. Comme je le dis souvent à mes étudiants en communication sportive : l’IA est une chaussure de sport, mais celui qui court c’est vous ! L’autre enjeu majeur selon moi, c’est la communication responsable. Nos choix créatifs et stratégiques ont un impact. En tant qu’élu municipal et communicant, je suis particulièrement sensible à cette dimension. Mesurer et maîtriser l’impact de nos campagnes deviendra de plus en plus crucial, une préoccupation déjà centrale dans la communication publique.
