Jean-Philippe Magne, dirigeant de la société Keyvox, est un expert en prise de parole. Il interviendra le 28 septembre au prochain 18/20 de l’APACOM. Nous avons souhaité l’interviewer en amont de cet atelier pour en savoir un peu plus sur cet exercice inconfortable pour un grand nombre d’entre nous.
La prise de parole en public est-elle accessible pour tous ?
Dans un de ses spectacles, le comédien américain Jerry Seinfeld disait qu’à un enterrement les gens avaient plus peur de prononcer l’oraison funèbre que d’être eux-mêmes dans le cercueil… Ce trait d’humour est révélateur de cette peur qui peut nous saisir à tout moment et qui porte le nom scientifique de glossophobie. 75% de la population en serait victime.
Heureusement, parler en public s’apprend. Cicéron disait “On naît poète, on devient orateur”. Bien entendu, tout le monde ne part pas du même niveau, mais avec un peu de technique et surtout beaucoup d’entrainement, tout le monde peut devenir un orateur “remarquable”.
Comment travailler cette prise de parole en public ?
Il y a plusieurs aspects à travailler individuellement.
Il y a d’abord la gestion du trac. Il ne s’agit pas de le supprimer, car il est utile dans le sens où il met votre corps et votre cerveau en condition, mais de l’apprivoiser. Cela passe par des exercices de respiration, de visualisation et pour ceux qui ont vraiment un trac paralysant on peut passer par la sophrologie ou la méditation.
Ensuite il y a tout ce qui concerne la voix. Il faut travailler le timbre, le volume, le rythme, le ton et même les silences qui contrairement à ce que l’on croit sont utiles.
Enfin il y a tout ce qu’on appelle la communication non verbale, c’est à dire la posture, la gestuelle, le regard et bien entendu le sourire.
On travaille aussi sur les tics de langage qui diffèrent d’une personne à l’autre.
L’astuce c’est de travailler tous ces aspects les uns après les autres et pas tous en même temps, sinon on a l’impression de ne pas progresser assez vite et on peut se décourager.
Est-ce un exercice de longue haleine ?
Suivant l’aisance naturelle de chaque personne, c’est un travail qui demande plus ou moins de temps. Et même pour ceux qui sont à l’aise à l’oral, ils ont parfois besoin d’être accompagnés pour canaliser leur énergie qui peut les desservir. Mais je vous rassure, c’est beaucoup moins long que d’apprendre à jouer du violon ! Souvent, quelques heures suffisent à poser les bases et ensuite c’est la pratique qui fait le reste.
Même les grands orateurs ont besoin de répéter. Steve Jobs était connu pour son travail acharné avant ses fameuses Keynotes quand il dirigeait Apple. Les répétitions s’étalaient sur plusieurs mois. Sans aller jusque là, travailler sa communication orale ne peut être que bénéfique.
Quels sont les bénéfices de la prise de parole ?
Dans un monde de plus en plus digital et connecté, c’est paradoxalement le grand retour de l’expression orale. Les occasions de s’exprimer sont nombreuses : réunions, entretiens d’embauche, conférences, présentations de projet, management d’équipes. Et comme notre temps est de plus en plus fractionné, il faut être le plus efficace possible et transmettre son message de manière claire et concise. Savoir s’exprimer en public est pour moi un incontournable de la vie professionnelle et même de la vie quotidienne. Quand on sait s’exprimer, on gagne en confiance et le bénéfice est donc global : on se sent mieux dans sa peau et j’ai envie de croire que c’est contagieux !
Vous souhaitez participer à l’atelier le 28 septembre de 18h à 20h, cliquez ici pour vous inscrire.
Propos recueillis par Léa Jouvie