Les relations presse, une branche stratégique boudée par les étudiants en com’ ?

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Depuis quelques temps, les professionnels des RP (relations presse) observent un désintérêt des étudiants en com’ envers les relations presse. Manque d’informations sur le métier ? Mauvaise appréhension des enjeux ? Miroir aux alouettes de certaines filières (l’événementiel ou le digital) qui semblent cristalliser tous leurs rêves ? Les analyses de Chantal Carrère-Cuny.

Nous constatons que les stagiaires que nous accueillons, pourtant issus d’écoles de communication, n’ont, pour la plupart, qu’une très vague idée de la réalité et de l’importance stratégique des relations presse.

RP 1Ce constat se vérifie également en période de recrutement de consultants spécialisés, où nombreux sont les candidats qui se présentent experts en RP alors qu’ils n’ont qu’un bien léger vernis !

Paradoxalement, le secteur des relations presse n’a jamais eu autant le vent en poupe.

Ce n’est pas un hasard si on assiste à une vague de rachats d’agences de « RP traditionnelles » par des agences de pub, de communication digitale ou par d’autres agences RP désireuses de se renforcer.

Plusieurs raisons viennent expliquer ce récent phénomène :

  • Un rééquilibrage : après le « tout digital », les entreprises se rendent compte qu’il faut assurer ses bases, ses fondamentaux avant de communiquer. Or, rien de tel que les relations presse pour asseoir un discours, mettre en place des éléments de langage et se confronter à l’opinion publique, via le filtre des journalistes ;
  • Face à la perte de confiance envers la pub, les RP représentent une technique unique pour acquérir du « earned media » et en conséquence, de la crédibilité ;
  • Une réaction aux fake news qui ont engendré un besoin de s’appuyer sur des sources fiables et professionnelles que sont les journalistes.

Aux étudiants qui demain seront chargés de piloter la communication d’une entreprise, j’aimerais faire comprendre que les relations presse traditionnelles sont tellement stratégiques que généralement c’est le dirigeant lui-même qui construit le discours et qui le porte.  C’est donc une formidable opportunité d’être en relation directe avec les instances dirigeantes et de se retrouver observateur privilégié de la stratégie de l’entreprise.

Mais pour ce faire, les relations médias nécessitent une formation pluridisciplinaire et une expertise poussée dans de nombreux domaines : rédaction, économie, organisation de l’entreprise, business model, marketing, sciences de l’information, réseaux sociaux et bien sûr culture des médias eux-mêmes (leur disparité, leur fonctionnement, leurs difficultés, leurs attentes, mais aussi leur influence…).

L’influence… Aujourd’hui ce terme est souvent limité à l’influence digitale avec ses champions : blogueurs, instagrameurs, facebookeurs, youtubeurs…

Loin de moi l’idée de tourner le dos aux médias sociaux qui font partie intégrante de nos métiers et de nos savoir-faire. Les journalistes eux-mêmes sont de grands utilisateurs des réseaux sociaux, souvent pour renforcer leur propre influence.

Mais ne sous-estimons pas l’influence des médias traditionnels qui reste considérable.

RP 2

Chez nous, agence RP, nous savons bien que dans une stratégie d’influence, il n’y a pas mieux qu’un article dans un journal puissant (un quotidien régional ou national) pour déclencher aussitôt les médias audiovisuels et les réseaux sociaux.

Pour nous, la relation avec les journalistes reste stratégique, centrale, indispensable.

La grande crise médiatique d’un Lactalis, au-delà de tout ce qui a été écrit sur les erreurs de communication, incite à faire réfléchir les plus rétifs aux RP.

Pour ma part, j’ai applaudi des deux mains lorsque Dominique Seux, Directeur de la rédaction des Échos, a déclaré sur France Inter : « L’attitude de Lactalis est exactement ce qui n’est plus possible aujourd’hui, la non-communication au nom du « vivons-heureux, vivons-cachés ». Le consommateur veut savoir, comprendre, voir qui lui vend ce qu’il achète. Il veut des interlocuteurs responsables qui réagissent vite et de façon transparente en cas de crise »…

Les relations presse sont l’un des meilleurs vecteurs de ce « devoir d’informer ».

Chantal Carrère-Cuny, présidente de l’agence Passerelles

jao

Ceux que ce billet interpelle seront les bienvenus à la Journée Agences Ouvertes du 27 mars prochain. Nous serons 4 agences à vous recevoir à Darwin Écosystème (Bordeaux) à 14 heures (Inscription sur le site de la JAO2018).

14h – 14h45 : PASSERELLES

15h – 15h45 : INOXIA

16h – 16h45 : DIGITALL

16h45 – 17h : COM&VISIT

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