D’abord géographe spécialisée dans les catastrophes naturelles, Juliana Capblancq a conjugué engagement et éco-responsabilité en se tournant vers la communication responsable. Avec cinq ans d’expérience en tant qu’experte indépendante en communication à impact, son intérêt envers les questions environnementales est plus qu’évident. Découvrons son histoire et ses motivations :
Racontez-nous votre parcours…
J’ai eu plusieurs vies professionnelles qui ont toutes pour dénominateur commun un sujet qui me passionne : l’environnement.
Tout juste diplômée d’un master d’environnement de l’Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, j’ai commencé ma carrière en tant que géographe spécialisée sur les catastrophes naturelles, métier que j’ai exercé durant 8 ans. Après ces quelques années enrichissantes, j’ai questionné mon parcours professionnel, car je me sentais moins épanouie dans cet univers très technique. Au fond, je pense plus avoir une âme littéraire que scientifique. Quand bien même ce sujet de l’environnement et des catastrophes naturelles me passionnait, j’avais besoin d’y jouer un rôle différent.
En sortant de l’école des Ponts, je m’étais dit que je reviendrai un jour aux études, soit pour faire une thèse, soit pour faire de la communication. La première option n’étant pas réalisable sur un an, l’impatiente que je suis a choisi la deuxième et j’ai donc repris mes études pour faire un master en communication dans l’objectif de faire de la communication liée aux sujets environnementaux.
Après un an en alternance effectué au sein de la direction de la communication du Ministère de la Transition Écologique, j’ai occupé des postes de chargée de communication puis de responsable de la communication de CCR, une entreprise de réassurance (pour la faire courte, la réassurance, c’est l’assurance des sociétés d’assurances), dont la mission
principale était d’assurer la gestion financière des catastrophes naturelles en France. J’ai été en charge de promouvoir l’activité de recherche et développement à la pointe de cette entreprise et notamment la modélisation des catastrophes naturelles et du changement climatique. J’y ai travaillé durant 10 ans au contact de scientifiques et de politiques sur des sujets passionnants et d’intérêt général.
Depuis 5 ans, je suis experte indépendante en communication à impact, notamment sur les problématiques environnementales. Je me suis occupée notamment de la communication de deux projets passionnants : le World Impact Summit, événement majeur qui réunira les
acteurs de la transition écologique à Bordeaux en mars 2024 ; la Convention des Entreprises pour le Climat de la région Nouvelle-Aquitaine, qui accompagne 80 dirigeants de la région dans la transformation du modèle économique de leur entreprise pour les amener vers un modèle régénératif, c’est-à-dire compatible avec les limites planétaires et le plancher social.
Qu’est-ce qui vous passionne dans la com’ ?
Trouver les bons canaux et les bons codes, la bonne manière de transmettre les messages pour que les cibles les entendent, les comprennent et se les approprient.
Le fait d’avoir travaillé pendant plusieurs années au contact de collègues scientifiques, sur des sujets très techniques, m’a forcée à adopter un esprit de synthèse et de vulgarisation.
Ce que j’aime dans ce métier, c’est le fait de porter à connaissance et de sensibiliser. J’aime aussi être celle qui pousse vers la lumière celles et ceux, humains, projets et entreprises, en qui je crois !
Quel serait l’événement marquant dans votre carrière de communicante ?
L’année de la COP21 qui s’est déroulée à Paris en 2015. CCR, pour qui je travaillais à l’époque, était partenaire de la COP et nous avions pour objectif d’y porter haut et fort le débat autour du sujet de l’impact du changement climatique sur les catastrophes naturelles.
Dans ce cadre, j’ai eu la chance de créer et déployer différentes actions de communication. Parmi elles, un film documentaire de 26 minutes sur l’impact du changement climatique sur l’assurabilité des catastrophes naturelles. J’ai fait diffuser ce film à l’occasion d’une conférence-débat de haut niveau, que j’avais également organisée et qui accueillait 500 personnes dans l’enceinte de la COP21. J’ai convaincu mon héroïne de l’époque, Margareta Walhström, représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes, de venir intervenir lors de cette conférence.
Cela a été un beau succès et le film documentaire a ensuite été diffusé sur toutes les plateformes des Nations Unies. C’était magique !
Comment envisagez-vous l’avenir de votre métier ?
Aujourd’hui, et à la lumière des enjeux sociétaux majeurs auxquels nous faisons face, les communicants se doivent d’aller bien plus loin dans leur rôle. Nous sommes l’un des leviers de transformation en profondeur des organisations et de la Société.
Nous devons être celles
et ceux qui iront challenger nos dirigeants, les business model des entreprises, les idéaux, les modes de vie et de consommation. Nous devons être celles et ceux qui participeront à créer de nouveaux imaginaires et à nous projeter vers un futur désirable et qui soit en accord avec les limites planétaires. Je crois profondément en ce rôle crucial que doit embrasser la profession toute entière.
Nous devons être des acteurs du changement ! C’est avec cette conviction que j’ai rejoint la Commission Communication responsable de l’APACOM avec laquelle j’organise, en partenariat avec la Région Nouvelle-Aquitaine, une journée de la communication responsable pour tous les communicants de la région qui a eu lieu le 8 février dernier à Bordeaux. Rendez-vous très bientôt pour de nouveaux rendez-vous APACOM engageants et inspirants à ce sujet !