Une agence, un style : Grain Blanc

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Lancée cette année, l’agence Grain Blanc a posé ses valises dans les villes de Pau, de Paris et de Bordeaux. Le choix de Darwin, comme lieu de rencontres pour cette dernière, n’est pas un hasard. Au milieu de différentes organisations à impact, Grain Blanc se veut être une entreprise à missions. Elle accompagne donc des entreprises qui se transforment et « qui ont eu le déclic », nous raconte Arnaud Domergue, son fondateur…

 

© Vincent Bengold

Comment votre parcours, vous a-t-il conduit à fonder l’agence Grain Blanc ?

J’ai créé un studio de production audiovisuelle en 2004, avant d’intégrer l’agence Euphorie comme Directeur du digital en 2011. Ces dernières années, j’ai eu envie de donner une nouvelle impulsion à ma carrière, et j’ai multiplié les échanges dans d’autres sphères.

Au détour d’un échange avec un ami, nous avons eu une intuition et nous avons approfondi le sujet, le projet était lancé.

Grain Blanc est née de deux choses : évidemment, de mon engagement et mes convictions personnelles ; mais aussi d’un constat, que le monde évolue très vite et que les entreprises sont désemparées devant ce changement – et je parle de l’époque avant la Covid. Cela s’est encore accentué depuis…
Face à la transformation numérique et sociétale (autant sociale qu’écologique), nous avons compris que la communication peut servir de levier de transformation. Quand tout le monde dans l’entreprise a conscience de l’objectif recherché, des intentions de son organisation, une osmose se crée. L’entreprise a les ressources en elle, nous servons de révélateur.

 

En quoi consiste votre travail auprès de vos clients ?

La transformation d’une entreprise est un travail qui demande du temps, et de l’’engagement. Nous accompagnons nos clients sur la mise en place d’un positionnement, la définition d’une raison d’être, une refonte d’identité… Et surtout, ensuite, le déploiement qui va être nécessaire pour engager les parties prenantes (collaborateurs, clients, partenaires, fournisseurs, collectivité). Nous n’intervenons pas directement sur cet écosystème mais sur le client, là où il a un poids. Mais quand un acteur se transforme, s’il le fait bien savoir à son environnement, cela a un effet positif.

 

En tant qu’agence conseil, votre but est-il aussi de pousser les entreprises qui ne sont pas convaincues qu’un changement soit nécessaire ?

Oui, évidemment. Le volet conseil s’adresse principalement à des entreprises qui ont eu le « déclic ». Elles savent ce qu’il faut faire, mais ne savent pas comment. Nous sommes là pour les aider à formaliser cela.

C’est dans notre communication, en tant qu’agence, que nous allons partager des exemples, des bonnes pratiques. Ce sont des signaux qui sont envoyés à ceux qui hésitent à franchir le pas. Mais on ne peut pas faire changer quelqu’un qui n’en a pas envie. Si la personne n’est pas convaincue qu’elle doit faire évoluer son modèle, nous ne pouvons rien faire pour elle.

 

Y a-t-il aujourd’hui assez d’acteurs économiques qui sont enclins à se transformer ?

Pas encore. Sur les évaluations que l’on peut faire, notamment dans le mouvement Impact France dont nous faisons partie, 8 à 10% des emplois font partie de l’économie de demain – économie à impact, économie sociale et solidaire, entreprises à missions. Même si l’on n’est pas loin du point de bascule, pour qu’il y ait un effet d’entraînement sur l’économie française, il faudrait être à 30%. Et c’est le pari que nous avons, d’ici 3 à 5 ans.

Cela parait compliqué, long mais il y a de nombreuses actions que l’on peut mener à tous les niveaux. Nous pouvons changer des petites choses, à chacun de mettre en place son calendrier.

 

Pouvez-vous nous parler d’un de vos projets actuels ?

Un de nos clients majeurs, la société Teréga (acteur de transport et de stockage du gaz) s’oriente aujourd’hui vers les gaz renouvelables. Nous venons de produire une vidéo pour la campagne de lancement de leur nouveau site web, déclinée avec une série de supports pour une campagne digitale orchestrée avec l’agence Makhéia. Pour la région Nouvelle-Aquitaine, l’autonomie en gaz renouvelable est prévue en 2050. Notre travail est donc d’expliquer les solutions mises en œuvre par Teréga pour la transition énergétique.

Dans un autre registre, nous accompagnons une entreprise de papeterie, institution dans sa ville depuis 1964. Nous sommes à la fois sur une transformation digitale (plateforme e-commerce, web-to-store) et un changement d’époque, puisque nous accompagnons la transmission, de la deuxième à la troisième génération. Une transformation de modèle, mais aussi de positionnement, pour devenir une papeterie plus moderne qui répond aux attentes d’aujourd’hui.

 

Toutes vos expertises sont-elles internalisées ?

Pas toutes. Grain Blanc est un « hub », sur lequel viennent se connecter un certain nombre de partenaires. L’expertise conseil est internalisée autour d’un pool de 3 personnes : Sylvain Aiguesparses, Directeur conseil associé et auparavant planneur stratégique, Jean-Yves Antigny qui apporte son expertise sur le digital, et moi-même. Ensuite nous avons des partenaires qui interviennent selon les projets. C’est une fierté d’avoir un tissu de créatifs indépendants qui travaillent avec nous par plaisir, et par partage de valeurs.

 

Que diriez-vous à une entreprise qui hésite encore à faire le pas vers une transition ?

Il n’est plus temps d’hésiter, il faut se lancer. Les entreprises ne doivent pas avoir peur d’y aller et de jouer leur rôle. Tous les signaux sont au vert aujourd’hui, et en particulier un : les salariés et les clients sont prêts au changement. Ils sont prêts à accepter certains efforts car ils ont conscience que c’est pour le bien de tous.

 

Propos recueillis par Julien Barbe

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