À la découverte de l’ENM : entre mémoire des lieux et ambitions d’avenir

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Le 18 avril 2025, la commission Communication publique et d’intérêt général de l’APACOM proposait à ses membres une immersion exceptionnelle au cœur d’une institution singulière : l’École Nationale de la Magistrature (ENM). Au programme : une visite guidée du site bordelais chargé d’histoire, suivie d’un échange stratégique avec l’équipe communication de l’établissement. Retour sur une matinée à la croisée du patrimoine et de la communication publique.

Un site chargé d’histoire au cœur de Bordeaux

©Hervé Wambre

Avant d’être le siège de l’unique école de formation des magistrats en France, le lieu abritait des pans entiers de l’histoire judiciaire et militaire de la ville. La visite a débuté par un retour sur l’histoire du fort du Hâ, dont l’une des quatre tours subsistantes – la tour des Minimes – remonte à 1456. Construite sur ordre de Charles VII après sa victoire à la bataille de Castillon, elle faisait partie d’un ensemble défensif édifié pour asseoir l’autorité du roi de France après la guerre de Cent Ans.

Transformé en prison après le départ des Anglais, puis en cours de justice, le fort a vu son destin évoluer avec le temps. En 1830, le site est rasé, jugé trop délabré, pour permettre la construction de la cour d’appel de Bordeaux (1837) par l’architecte Thiac. La prison du Hâ reste active jusqu’aux années 1960, avant d’être remplacée par celle de Gradignan, libérant ainsi l’espace nécessaire à l’implantation de l’ENM.

Inaugurée en 1972, l’école se veut un symbole de transparence et de modernité, à l’image de sa façade vitrée qui longe l’ensemble du bâtiment (un second bâtiment est érigé au sein du Grand Parc, car les promotions augmentent chaque année). Chaque année, les élèves magistrats y prêtent serment devant la cour d’appel de Bordeaux, s’engageant à exercer leur fonction avec dignité et loyauté.

Une formation d’excellence au service de la justice

© Hervé Wambre

L’ENM assure la plus longue formation de la fonction publique : deux ans et demi, structurée autour d’une alternance équilibrée entre cours théoriques (un tiers du temps) et stages de terrain (deux tiers). Les futurs magistrats sont confrontés à la réalité des juridictions, mais aussi à celle d’autres professions du monde judiciaire, comme les avocats, greffiers, personnels pénitentiaires, ou encore les médecins légistes — jusqu’à assister à une autopsie.

Cette immersion plurielle nourrit une vision complète de la justice et prépare les futurs magistrats à exercer avec rigueur, humanité et conscience des réalités sociales.

 

Le service communication au cœur de la transformation de l’ENM

Après cette plongée historique, la visite s’est poursuivie par un temps d’échange privilégié avec le service communication de l’ENM, qui a partagé ses objectifs, ses projets et sa feuille de route pour les années à venir.

L’école, aujourd’hui en pleine transformation, souhaite faire évoluer son image et renforcer son rayonnement à l’échelle nationale. Ce projet s’incarne d’abord dans une dynamique de communication à 360°, articulée autour de trois grands axes :

  • Notoriété : accroître la visibilité de l’école dans le paysage institutionnel et auprès du grand public ;

  • Attractivité : valoriser la marque employeur et les opportunités professionnelles offertes par la magistrature ;

  • Communication interne : renforcer les liens entre les services, les élèves et les partenaires de l’école.

À cela s’ajoute un développement accru du digital, avec notamment le projet de plateforme à destination des lycéens, destinée à susciter la curiosité des plus jeunes pour les métiers de la justice.

Une institution en mutation

© Hervé Wambre

Depuis sa première promotion en 1959 (12 élèves), l’ENM a considérablement évolué : près de 500 élèves sont formés aujourd’hui chaque année, reflétant l’élargissement des profils recrutés et des besoins en magistrats. L’école accueille désormais 50 % de personnes en reconversion professionnelle et 40 % d’élèves boursiers, dans le cadre d’un programme équité des chances.

Pour la première fois de son histoire, l’école est dirigée par une femme issue du barreau, et non de la magistrature. Un symbole fort, qui illustre la volonté de l’ENM d’incarner une institution ouverte, moderne, et attentive à la diversité des parcours.

 


 

Cette visite, à la fois instructive et stratégique, illustre parfaitement la mission de la commission Communication publique et d’intérêt général de l’APACOM : découvrir, comprendre et échanger autour des pratiques et des enjeux des communicants du secteur public. Une initiative saluée par les participants, qui confirme l’intérêt de ces immersions professionnelles pour nourrir réflexion et inspiration.

Article rédigé par Philippine de Saint Sernin

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