Dans la peau d’un dircom – Anne Seyrafian

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Anne Seyrafian est responsable de la communication à la direction inter-régionale des services pénitentiaires, à Bordeaux. Dans cette interview, elle nous parle de son parcours, de son métier au quotidien et du regard qu’elle porte sur le domaine de la communication.

Parlez- nous de votre parcours. Comment êtes-vous arrivée au poste de responsable de la communication ?

SEYRAFIAN-ANNEJ’ai débuté ma carrière à l’Université de droit et de sciences économiques à l’issue de mon DESS de communication obtenu à l’ISIC, avant de rejoindre l’école d’architecture et de paysage de Bordeaux. Dans la continuité, peu de temps après la création du PRES Université de Bordeaux, j’y ai été recrutée en qualité de directrice de la communication.

J’ai ensuite été amenée à quitter ce poste et de fait, à rechercher un nouvel emploi. Durant cette période, j’ai suivi des enseignements en communication publique et politique et en marketing territorial. Je me suis également investie à l’APACOM, ce qui m’a permis de conserver un lien avec la profession, puis mes recherches ont finalement porté leurs fruits.

Il y a 2 ans et demi, j’ai intégré la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) de Bordeaux. Il s’agit d’un service déconcentré de l’Etat (ministère de la Justice) chargé d’animer et de coordonner l’activité des 20 établissements pénitentiaires et 11 services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) implantés sur le territoire de la Nouvelle-Aquitaine. Et c’est ici que mon domaine de prédilection, à savoir la communication publique, contre toute attente, prend tout son sens.

Au sein de votre structure, en quoi consiste votre métier ?

Il s’agit de définir et de mettre en œuvre la stratégie de communication, qui vise à offrir une lisibilité et une visibilité des missions et des activités de la DISP de Bordeaux, des établissements et des SPIP, et plus largement, de la direction de l’administration pénitentiaire.

Je travaille en réseau avec l’ensemble des parties prenantes impliquées pour promouvoir l’institution, ses composantes et ses acteurs auprès des publics internes et externes, au premier rang desquels la presse. Savoir-faire, pratiques professionnelles, inaugurations, actions culturelles, sportives et protocolaires, histoire, patrimoine, la diversité des thématiques et des événements sont autant d’occasions de communiquer pour répondre à cet objectif.

L’exercice du métier est également lié à l’actualité conjoncturelle, qui alimente la rubrique « faits divers et justice » des médias. Et les qualités premières requises sont l’anticipation et la réactivité pour proposer une réponse appropriée aux sollicitations, en conformité avec nos prérogatives et attributions.

Quels sont les moyens que vous privilégiez pour promouvoir votre structure ?

Ce sont les moyens classiques, à savoir la communicationDISP institutionnelle, la communication interne et les relations presse, pour lesquelles je consacre la plus grande partie de mon temps de travail. C’est l’objet et le contexte qui font la spécificité de la pratique des RP. Organiser un reportage en détention ou en milieu ouvert nécessite de co-construire en amont le contenu du reportage avec la rédaction, de lui proposer un programme en lien avec les acteurs impliqués, de veiller au respect des règles de sécurité et de confidentialité, et ce dans une relation de confiance.

J’en profite pour préciser que les établissements et services pénitentiaires ne vivent pas en autarcie. Ce sont des organisations intégrées dans un écosystème territorial et sociétal. Elles accueillent un public spécifique (détenus et probationnaires) avec une mission de surveillance, de préparation à la sortie et de réinsertion, dévolue à des professionnels, qui font appel à d’autres professionnels, comme des enseignants, des formateurs, des entreprises, des artistes, pour ne citer qu’eux.

C’est ce système ouvert, donc complexe, que nous souhaitons porter à la connaissance des publics. La presse est un relais indispensable. Il nous arrive de refuser des demandes de reportage, c’est un fait. Mais cela reste marginal. Pour preuve, depuis un an, plus de 100 reportages ont été autorisés contre 5 refusés.

Pensez-vous que le métier de communicant va évoluer dans les prochaines années ? Comment appréhender cette évolution lorsqu’on est responsable de la communication ?

D’une part, les réseaux sociaux ont fait évoluer la communication, et ce n’est que le début. Il ne faut cependant pas penser la communication pour les réseaux sociaux. Il faut que les réseaux sociaux portent la communication, son sens et son message, sans l’appauvrir. A nous communicants, d’être vigilants.

D’autre part, j’entends de plus en plus souvent s’opposer information et communication. Une défiance à l’égard des professionnels que nous sommes ? Il me semble que ce clivage n’a pas de fondement solide. Chacune se nourrit de l’autre. A nous de redonner ses lettres de noblesse à la communication en la construisant autour d’informations qui, là encore, doivent avoir du sens.

Quels sont vos projets com’ ?

A court terme, promouvoir, à l’échelon régional, la campagne de recrutement des surveillants pénitentiaires www.devenirsurveillant.fr

A moyen terme, développer des supports d’information et de communication pour la DISP de Bordeaux et ses composantes.

Et sur le long terme, poursuivre la mise en place d’actions pour accroître la lisibilité de l’administration pénitentiaire.

Une règle d’or ? Une devise ?

Se positionner sur l’essentiel, donner sens et cohérence à l’action, fédérer les parties prenantes et faire acte de créativité !

Un grand merci à Anne Seyrafian d’avoir accepté de répondre aux questions de l’APACOM. Merci pour sa disponibilité et sa réactivité, qui furent très appréciées.

Propos recueillis par Julie Cazalis.

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