L’évènementiel face à la reprise : entre brouillard et espoirs

Publié le par chez APACOM. Modifié le

Pour moi, le premier signe avant-coureur du confinement a eu lieu début mars, non pas dans le cadre de mon métier de consultante, mais lorsque j’ai appris que le salon du livre de Paris, auquel je devais participer en tant qu’auteure, annulait la tenue de son édition 2020. La suite, vous la connaissez : interdiction des rassemblements de plus de 100 personnes, puis des rassemblements tout court… Peu à peu, tous les évènements ont été annulés, entrainant dans leur sillage les traiteurs, les agences de communication, les transporteurs ou encore la presse, acteurs dont le sort est intimement lié.   

À l’heure où les restaurants ré-ouvrent et où les lieux culturels se préparent à accueillir les visiteurs, les salons, eux, sont toujours dans l’attente d’annonces claires et de visibilité pour planifier une année qui sera forcément difficile. Une situation qui m’a donné envie de chercher à en savoir plus sur l’attitude des professionnels de l’évènementiel face à cette crise. 

Solidarité et réactivité 

Dès le début du confinement, les professionnels de l’évènementiel ont tenté de rebondir au travers d’une communication solidaire et en cherchant des solutions, dès que cela était possible. 

Ainsi a-t-on vu, par exemple à Bordeaux le Salon Profession’L se dérouler malgré tout, en plein confinement et de façon 100% digitale, au travers de posts linkedin et de conférences en ligne. 

Avec le support de fédérations et groupements du métier, (l’Unimev, Leads, Créalians…) des actions ont aussi été menées auprès du gouvernement pour soutenir la filiale évènementielle.

Mais, face aux immenses enjeux financiers —20% de la profession serait menacée de faillite avec des chutes de CA annoncées de 40 à 60 % — comment, aujourd’hui, ne pas penser à l’après et à la nécessité d’innover ? 

Une tendance au BtoB et au Digital 

Malgré le flou et alors que le dé-confinement se confirme, certaines tendances, assez logiques au vu des contraintes sanitaires imposées par les différents gouvernements, émergent.  

Ainsi, à l’image de l’IFA, maintenu mais fermé au grand public, la reprise de l’évènementiel s’oriente-t-elle en priorité autour des salons professionnels, inter ou intra entreprises, pour lesquels le flux et le respect des consignes d’hygiène sera plus facile à organiser. 

En parallèle, certaines agences se mettent à proposer des solutions clé en main de « remote event» ; une façon de poursuivre une transition digitale initiée avant la crise, mais une option qui ne peut remplacer totalement l’expérience vécue sur un salon et les rencontres en face à face.

Une autre tendance, plus rare, consiste, afin de garder certains lieux vivants, à les rouvrir en leur inventant un nouvel usage. Ainsi, le directeur du parc de la Villette, après avoir fermé les portes de l’espace entier en trois jours et tout en ayant près de 60.000 billets à rembourser, songe-t-il à ouvrir le parc aux artistes et à en faire, au moins le temps de l’été, une plaine culturelle peut-être avec le soutien d’autres lieux culturels, tels que le centre Pompidou. Cinéastes, photographes, peintres, auteurs ou encore musiciens, pourront ainsi venir partager dans ce lieux leurs créations et leurs projets en cours. 

Ces nouvelles pistes, même si elles sont considérées comme provisoires, sont autant de moyens de faire réfléchir et évoluer, une fois encore, une profession qui avait déjà été malmenée par la crise financière et les attentats. 

Dans un contexte de prévention, l’évènementiel est bien sûr davantage porteur de risques que d’autres secteurs professionnels, mais il est aussi un maillon indispensable de la vie sociale et culturelle, offrant un mode unique de découverte, d’expérimentation, de partage, de création… de rencontre, tout simplement.
Les professionnels français ont déjà su innover pour faire face aux contraintes imposées par les mesures de sécurité, nul doute qu’ils sauront intégrer ces nouvelles mesures sanitaires et trouver des solutions originales pour permettre le retour des rencontres et des évènements qui rythment la vie d’un pays. 

Laure Lapègue 

 

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